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Questionnaires de compréhension de lecture : voyage au pays des arbres

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Exercice n°4

Choisis dans le menu la bonne réponse.

  1. Tu devras choisir dans le menu déroulant entre plusieurs réponses.
  2. Un mot peut être utilisé plusieurs fois.
  3. Clique ensuite sur le bouton "Vérifier".
  4. Imprime tes résultats si l'enseignant te le demande.
  5. Va chercher ta feuille à l'imprimante.
  6. Reviens devant le PC et appuie sur les touches CTRL + F5 du clavier pour relancer l'exercice, si un autre élève passe après toi.

Un petit garçon veut voyager au pays des arbres...

Les gens qui ne savent pas apprivoiser les arbres disent que les forêts sont silencieuses. Mais dès que tu siffles, et que tu siffles bien, comme un oiseau, tu commences à entendre le bruit que font les arbres. Il y a d'abord ces bâillements, et ces respirations aiguës. Puis tu perçois d'autres bruits. Il y a des coups lourds, comme s'il y avait un cœur qui battait quelque part sous la terre. Puis tout un tas de craquements, des branches qui se redressent avec des explosions, des feuilles qui se mettent à trembler, des troncs qui se dérident. Il y a surtout des bruits de sifflements, parce que les arbres te répondent. Ça c'est le langage des arbres. Si tu ne fais pas attention, tu peux croire que ce sont des oiseaux qui sifflent. Il faut dire que ça y ressemble beaucoup. Mais ce ne sont pas les oiseaux qui sifflent, ce sont les arbres. Le petit garçon avait appris à reconnaître le sifflement des arbres.
Sur les très gros arbres, c'est un sifflement sourd, continu, qui vibre dans la terre, un genre de hululement qui dit toujours la même chose. Les arbres minces, eux, ont une voix flûtée, qui chantonne et sifflote sans arrêt ; ils sont même un peu fatigants, ils ne cessent pas de parler avec leurs petites voix aiguës. Les gens qui ne savent pas le langage des arbres croient qu'ils sont pleins de passereaux et d'ortolans, mais le petit garçon savait très bien que c'était les voix des peupliers, des trembles, des acacias, et de tous les arbres de ce genre qui ont des troncs étroits.
Ça l'amusait bien de siffler comme ça pour apprivoiser les arbres. Petit à petit, tous les arbres se mettent à parler, et quand ils parlent tous ensemble, ça fait un fracas de sifflements et de bâillements très bien à entendre.
Ce qui est bien aussi quand on est dans le pays des , qu'on les a apprivoisés, c'est de savoir que les arbres pourront vous voir. Il y a des gens qui disent que les sont aveugles, et sourds et muets. Mais ce n'est pas vrai. Il n'y a rien de plus bavard qu'un arbre, quand il est apprivoisé. Et aussi ils ont des yeux partout, sur toutes leurs feuilles. Mais ça personne ne le sait. Comme les arbres sont un peu timides, ils gardent généralement leurs yeux quand il y a un homme dans les environs. Le petit garçon lui, qui voulait voyager au pays des , avait appris petit à petit à faire ouvrir les . Il sifflait le plus doucement qu'il pouvait, pas un air de musique, mais comme les arbres, une ou deux notes, très doucement. Alors sur toutes les petites feuilles agitées il voyait des yeux s' les uns après les , lentement, comme les des escargots. Il y a des yeux de toutes les , des noirs, des jaunes, des roses, des bleu foncé et des bleu pervenche. Tous ils regardent le assis au milieu de la clairière, et ça fait une drôle d'impression, parce qu'ils ont des regards très doux.
Évidemment, tous les arbres ne sont pas pareils. Il y a le chêne (qui s'appelle Hudhudhudhud) qui est un arbre sérieux. Il a un regard profond qui vous fait un peu frissonner. Il pense tout le temps à des tas de choses . C'est lui qui regarde interminablement les étoiles, la nuit. Il connaît le nom de toutes les constellations, et il suit gravement les phases de la . Il y a le bouleau, qui porte un nom très compliqué : il s'appelle Phuiii Wooo Voooit Tihuit, qui ne pense qu'à s'amuser. Il aime bien la lumière du , et il s'amuse à envoyer des reflets dans les yeux des autres arbres. Non, il n'est vraiment pas sérieux. Il y a aussi un érable vénérable, qui s'appelle Whoot. Il est très vieux et son tronc est séparé en deux au niveau des racines. Il a reçu plusieurs fois la foudre, et il aime bien aux autres comment ça s'est passé. Il y a beaucoup d'autres arbres dont le petit garçon ne connaît pas bien les , des cèdres, des frênes, des chênes-lièges, des lauriers, des sycomores, des peupliers, des saules, des poivriers, des noisetiers. Ils sont tous là, dans la , serrés les uns contre les , et ils bavardent sans cesse. Il y a aussi beaucoup de sapins sombres, élancés. Eux ne disent pas grand-chose. Ils sont un peu , comme les ifs. Mais ils servent de gardiens à la forêt. Dès que quelqu'un s'approche, ils font trembler leurs aiguilles, et ça fait un de froissement précipité, comme si la pluie allait tomber.
Immédiatement, tous les arbres cessent de parler et ils se mettent au garde-à-vous. Ils ferment leurs et resserrent leurs branches, et ils font les morts...

J.-M. G. Le Clézio, Voyage au pays des arbres, Éd. Gallimard (coll. Enfantimages).
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