Le féminin des adjectifs qualificatifs

Une blouse (encombrant)
Ce qui me frappa d’abord, à mon arrivée au collège, c’est que j’étais le seul avec une (long)blouse. A Lyon, les fils de riches ne portent pas de blouse; il n’y a que les (pauvre) enfants de la rue, les gones comme on dit. Moi, j’en avais une, une (étrange) blouse, j’avais l’air d’un gone... Quand j’entrai dans la classe (silencieux), les élèves ricanèrent. On disait: « Tiens, il a une blouse! » Le professeur fit une grimace (déconcertant) et tout de suite me prit en (total) aversion. Depuis lors, quand il me parla, ce fut toujours du bout de ses lèvres (pincé), d’un ton (méprisant). Jamais il ne m’appela par mon nom; il disait toujours:
« Hé vous, là-bas, le (petit) Chose I » Je lui avais dit pourtant plus de vingt fois que je m’appelais Daniel Ey-sset-te... A la fin, mes camarades me surnommèrent « le (petit) Chose » et le surnom me resta...
Ce n’était pas seulement ma blouse qui me distinguait des autres enfants... Les autres avaient de (beau) cartables en cuir (jaune), des encriers de buis qui sentaient bon, des cahiers (cartonné), des livres (neuf) avec beaucoup de notes dans le bas ; moi, mes livres étaient de (vieux) bouquins (acheté) sur les quais, (moisi), (fané), sentant le rance ; les couvertures étaient toujours en lambeaux, (déchiré), quelquefois, il manquait des pages.

Alphonse Daudet, Le Petit Chose.